« Les Godillots » de Van Gogh
Un jour je marcherai sur les pas de mon grand-père. Enfin c’est une excuse. Ce que je souhaite c’est retrouver les lieux de mes ancêtres. Et cela commence par pouvoir aller dans le village où mon grand-père naquit. Pour ce qui concerne mes parents, c’est bon, j’ai déjà parcouru les rues et ruelles de leurs villages respectifs, même si, je n’en doute pas ceux-ci ont subi de nombreux changements.
Mais de mes grands-parents, je ne connais leur village que de nom. Et je souhaite vivement pouvoir m’y rendre un jour, en vrai cette fois, pas seulement via machin.map.com, en chair et en os que j’aimerai y aller. De plus c’est à pied que j’aimerai parcourir les sentiers ou les routes qu’ils sont sans doute devenus. Car à l’époque, c’est pas la voiture qui les transportait les aïeux, non, c’est avec leurs godillots crotteux qu’ils les parcouraient tous ces chemins, en plus, ce n’était pas pour flâner ou se promener, non pas du tout, mais bien pour aller travailler et même pour simplement faire leur travail, ils travaillaient dans les champs ou dans les bois
Bon, moi je veux bien les refaire ces trajets, pour connaître un peu de leur vie à eux, mais je n’irai pas pour y travailler, ah ça non, si j’y vais ce sera pour mon plaisir, celui de découvrir la nature. Et ce, même si le soir je rentre fourbu et râlant des ampoules nouvelles que m’auront laissées ces vieilles grolles ! Et le lendemain on remettrait ces souffre-douleur pour à nouveau aller s’émerveiller de nouveaux parcours.
On est bizarre tout de même, on ne veut pas trimer dans les champs, mais on accepte de souffrir en se replongeant dans le passé et dans ces maudites pataugas.
Pour tout dire, on se fiche bien de ce que cela nous coûte, pourvu que l’on pense partager un bout de vie de nos ancêtres, même si on la fabule, même si on la rend plus rose qu’elle ne fût, tant pis, cela nous remplit l’âme de se dire qu’on les comprends nos prédécesseurs, qu’on les fait revivre.
La vie passe si vite et de plus en plus vite, non, elle prend le TGV, c’est d’ailleurs plutôt le TGV qui la prend. Et du coup, une génération passe et pfouit, c’est tout le passé de cette génération qui s’envole, il ne vous reste plus rien de vos origines. Alors oui, il faut tout faire, je crois, pour retrouver ce que fut la vie de nos aïeux, de voir comment ils les usaient eux leurs souliers. Mais du coup, moi aussi il faut que je prépare mes descendants à savoir comment je vivais moi leur ancêtre. Ils sauront peut-être un jour, en suivant mes pas, que je n’ai fait qu’essayer de suivre ceux de mes ancêtres.
Jean-Sébastien